Nous avons demandé à Noémie Dermaux, Coordinatrice de l’activité BSI au sein du cabinet de conseil en ressources humaines Altedia Consultants, de nous faire part de son expérience concernant les pièges à éviter lors de la mise en place d’un BSI dans une entreprise.
Bien que le BSI soit un support largement consensuel et apprécié des salariés, comme le démontrent les enquêtes de satisfaction qui accompagnent souvent sa diffusion, avec des taux de répondants et de satisfactions très élevés (plus de 80% en moyenne de salariés se disent satisfaits ou très satisfaits de la démarche, selon les sources du cabinet Altedia), il existe néanmoins des pièges à éviter lors de sa conception et de sa diffusion.
Attention à l’exactitude et la pertinence des données diffusées.
En premier lieu, le BSI se doit d’être exact dans toutes les informations fournies, au risque de remettre en cause sa légitimité, donc son impact, et la démarche même de l’entreprise.
De même si des éléments de benchmark sont proposés, l’entreprise doit veiller à ce qu’ils soient fondés et pertinents.
Enfin, un amalgame des avantages proposés (en sommant par exemple la valorisation monétaire de tous les avantages proposés, sans distinction) peut être perçu, à juste titre, comme de la mauvaise foi, voire comme une volonté de l’entreprise de culpabiliser ses collaborateurs.
C’est dans ce cadre qu’un accompagnement par un cabinet spécialiste des pratiques de rémunération peut s’avérer nécessaire.En effet, il s’agit, par le biais du BSI, de jouer la carte de la transparence et de la pédagogie, dans une démarche « gagnant-gagnant » avec les salariés, et en aucun cas de chercher la monétisation à outrance.
La politique de rémunération doit être aboutie et claire.
Par ailleurs, le BSI représente un investissement qui suppose une vraie réflexion derrière la démarche. En particulier, la politique de rémunération doit être aboutie et claire, afin de permettre une communication claire, et pérenne.
De même il est important d’associer les managers à la démarche, de les informer des enjeux et objectifs, et de leur présenter le BSI en amont, afin qu’ils en soient des relais solides et efficaces.
Une sensibilisation des salariés en amont de la diffusion du BSI est également essentielle pour garantir le bon accueil et l’impact du document.
Une information du CE est également nécessaire, dans une logique de transparence sur un document compilant des données salariales confidentielles.
Enfin, le calendrier de diffusion du BSI est à anticiper, en fonction des échéances annuelles en matière de rémunération et des objectifs de l’entreprise : communiquer avant ou après les NAO, avant ou après les décisions d’augmentations individuelles… ?
Dernière recommandation, le BSI est un outil qui se veut concret, percutant et facilement compréhensible et attractif, il est donc important d’adopter le bon mode de communication, par une pédagogie ciblée autour de messages clés, en tenant compte, là encore, de la culture et des objectifs de chaque entreprise.