Destinée aux salariés et aux personnes sans emploi, la formation professionnelle est créée en 1971. Ayant pour but de former les salariés déjà en poste au sein d’une entreprise et aux chômeurs en quête d’emploi, elle permet de bénéficier d’acquis. Par la suite, elle donne la possibilité, soit de trouver plus facilement un emploi, soit d’accéder à un poste supérieur au sein d’une société. Mais l’histoire de la formation professionnelle révèle bien des troubles.
Comment créer un organisme de formation professionnelle ?
Toute personne physique ou morale a la capacité de constituer un organisme de formation professionnelle en France, selon les textes de loi. Strictement réglementée à la base, elle est pourtant détournée au détriment des fonds publics.
En ce qui concerne les démarches pour la création d’un organisme, il suffit simplement de créer son statut d’auto-entrepreneur. Par la suite, après avoir rédigé un dossier complet comprenant l’objet et le programme de la formation, la demande est déposée auprès de la préfecture de votre département. Instantanément, et après relecture du dossier, un agrément de l’Etat vous est remis : votre organisme est créé. Par la suite, pour chaque stagiaire, vous recevrez des subventions de l’Etat (environ 1200 € par participant à une formation). Le stagiaire doit avoir au préalable émargé une feuille de présence.
Aujourd’hui, 26 milliards d’Euros sont consacrés au budget de la formation professionnelle, mais une grande majorité l’est à mauvais escient. La création d’organismes de formation professionnelle n’étant pas réglementée et n’ayant jamais été réformée, elle laisse libre cours aux sectes et autres fantaisies déguisées d’exercer légalement leurs pratiques illégales.
Qu’en est-il de la formation professionnelle en 2014 ?
Selon le rapport officiel de la Cour des Comptes datant de l’année 2008, la formation professionnelle nécessitait des réformes urgentes, notamment pour l’AFPA (Association pour la Formation Professionnelle des Adultes) et les GRETA (Groupements d’Etablissements).
Avec plus de 3 millions de chômeurs, seulement 13% du budget revient aux personnes sans emploi. Ce budget représente environ 26 milliards d’Euros financés par :
- L’Etat à hauteur de 33%
- Les Régions à hauteur de 17%
- Les entreprises, selon leur nombre d’employés, à raison de 50%
La question qui vient à l’esprit est évidemment : si 13% du budget est dépensé pour les chômeurs, qu’en est-il des 87% restants ?
Selon des révélations dans les médias, certaines entreprises useraient de formations fictives. Une multinationale française, spécialisée dans le commerce de produits d’extérieur, aurait détourné près de 3 millions d’euros, en ayant recours à des formations professionnelles fictives. La technique est simple, elle réside dans l’émargement des feuilles de présence.
Outre cela, il existe également la formation des élus, qui concerne uniquement les acteurs politiques. Les subventions de ces organismes proviennent des contribuables. Ces formations sont également des cibles de fraude.
Depuis un reportage réalisé, entre autres, par la journaliste Elise Lucet, le Ministre du Travail aurait réformé la formation professionnelle. De nombreux contrôles doivent être effectués pour chaque organisme afin de veiller au respect des articles du Code du Travail, sous peine d’une interdiction d’exercice de 5 ans.
Dans l’histoire de la formation professionnelle depuis 1971, jamais les signataires de ce projet auraient pensé à un tel désastre économique dans le futur.
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